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C’était une idée très ambitieuse, qui a vu le jour grâce au concours des réseaux du Muséum national d’Histoire naturelle (Inventaire de la faune de France, Inventaire de la faune menacée en France), de l’AFCEV (Inventaire des plantes protégées en France), de la Ligue pour la protection des oiseaux (Inventaire des oiseaux de France), puis s’est développée avec l’Inventaire des animaux domestiques en France.

De nombreux autres titres ont été envisagés mais n’ont pas vu le jour, sauf le projet d’Inventaire des plantes alimentaires, qui est à lui seul une véritable odyssée éditoriale (il a finalement vu le jour fin 2018 aux éditions Belin : Encyclopédie des plantes alimentaires). Pour ma part, tout au long des années où j’ai eu la charge de ces ouvrages (de 1992 à 2004), j’ai eu la profonde conviction de contribuer à une œuvre de référence majeure.

Il m’arrive aujourd’hui de rencontrer, dans des contextes très éloignés de l’édition, des naturalistes qui connaissent ces ouvrages, les utilisent encore, et regrettent qu’ils ne soient plus mis à jour… 

Dictionnaires

Dictionnaire des mobiliers
et des objets d’art

Cette première collaboration au sein de cette prestigieuse maison, est une « mission impossible » ! Un manuscrit dort depuis plus d’un an sur les étagères, héritage d’une équipe qui n’est plus là. La première question est simple : un plan de sauvetage est-il envisageable et à quel prix, ou faut-il abandonner le projet ?

Le manuscrit est composé de fichiers disparates, inégaux. Il contient des doublons, des passages hors-sujet, et après analyse de graves lacunes…

Quant au texte lui-même, il nécessite une complète réécriture qui sera réalisée par une équipe d’historiens de l’art recrutée spécialement.

Mais alors, quels sont les points forts d’un tel projet ? L’iconographie. Tous les acteurs du marché de l’art ont contribué, en confiant des documents souvent exceptionnels, à rassembler une somme unique.

Il faudra plusieurs mois pour parvenir à une version d’un texte à la hauteur de la réputation de la maison d’édition. Ensuite, la conception graphique, une nouvelle fois confiée à Jean Yves Grall, est un jeu d’enfant. Pour ma part, j’ai seulement sauvé les meubles…

Le projet Z…

Je travaillais au Robert depuis un an lorsque Marianne Durand, sa directrice générale, m’a fait rejoindre le très secret comité de pilotage du « projet Z » (pour Zorro). Depuis environ un an, ce comité travaillait à la conception d’un nouveau dictionnaire. Ma mission consistait à organiser et à diriger la mise en forme du projet (faire travailler des graphistes sur la conception de la maquette, et rassembler l’illustration dans le cadre du budget).

Conception de la maquette
et rédaction du cahier des charges

J’ai dans un premier temps récupéré un texte provisoire (celui de la lettre O) qui servira de test. J’ai rassemblé une iconographie variée permettant d’explorer différentes pistes graphiques. J’ai provisoirement repris la cartographie utilisée dans le Robert des noms propres. Pour l’infographie, à ce stade, nous nous sommes contentés de captures sur Internet…

J’ai fait les briefs et fourni des images différentes à deux graphistes. Au premier, Jean Yves Grall, j’ai surtout donné des photographies, au second, Nicolas Taffin, j’ai confié une iconographie davantage dans la tradition Robert.

L’un a décliné sa maquette en 2 versions : non interclassée et interclassée ; l’autre ne propose que la version interclassée. Tous les deux ont opté pour une mise en page en trois colonnes.

Tests

À ce stade, une première étude a été réalisée, où les deux versions ont été testées… et contestées. La conclusion du cabinet en charge de cette étude était de ne pas réaliser le projet, tant les résistances (la conformité à un modèle faisant référence absolue) étaient grandes. Malgré cela, la direction a maintenu le projet, prenant des décisions bousculant les traditions de la maison d’édition, comme l’interclassement qui a été adopté avec un argument qui sera repris ultérieurement dans la communication : « C’est plus moderne. Sur Internet, on ne se demande pas de quel côté des pages roses il faut chercher… »

Finalisation de la maquette

J’ai ensuite pu finaliser la maquette avec Nicolas Taffin dont le travail sur le texte était plus original (avec une utilisation audacieuse de la couleur que permettent les avancées techniques en impression). Entre-temps, la rédaction m’avait fourni un texte définitif, et j’ai pu mettre au point les feuilles de style avec l’informatique éditoriale. J’ai complété l’iconographie. J’ai fait faire des essais de couleurs sur la cartographie pour la rafraîchir. L’infographie n’était toujours pas finalisée à ce stade. Ni les planches illustrées.

Cette seconde maquette de la lettre O a également été testée, sur des groupes différents. Les réactions ont été enthousiastes : c’est « la version 2010 des vieux dictionnaires » !

Un nom pour un nouveau dictionnaire

Après de tels encouragements, il nous fallait trouver un nom moderne. L’agence Kaos Consulting a été le partenaire du Robert dans cette délicate étape. Deux pistes ont été retenues, et Dixel finalement choisi. Un mot qui ne signifie rien, mais (après une nouvelle série de tests) s’avère évocateur. Quelques années plus tard, le titre disparaît au profit d’un plus banal Robert illustré.

Planification du chantier, reporting

À partir de là, j’ai eu un an pour décliner le principe d’illustration à l’ensemble du dictionnaire et fournir à l’informatique éditoriale des images au format final (cadrées) et conformes aux exigences techniques. Chaque mois, l’avancement est présenté au comité de rédaction. Dans l’intervalle, Didier de Calan, conseiller éditorial valide mes propositions.

Orchestration du chantier

J’ai découpé le chantier par type d’images et recruté les intervenants :

  1. des iconographes : avec Gaëlle Mary, responsable du service iconographique de Nathan, nous avons constitué une équipe de six iconographes ;
  2. des infographistes : j’ai confié à Noël Blotti (que j’avais déjà fait travailler chez Nathan) les illustrations scientifiques, et à Jean Yves Grall les « images composites » (mélanges de dessins et de photos) ;
  3. un cartographe : une fois revue la gamme de couleurs, Jean-Pierre Crivellari, qui travaille pour le Robert depuis longtemps, a adapté ses cartes ;
  4. un graphiste : j’ai déterminé la liste des sujets à réaliser en planches (art, histoire, nature…) dont j’ai conçu le principe. J’en ai également confié la réalisation à Jean Yves Grall ;
  5. des rédacteurs de légendes : une rédactrice s’est attelée à la tâche, puis trois autres au fur et à mesure que leur travail sur les articles de langue se terminait.
Ajustements, réalisation

Outre le choix de toutes les images, j’ai assuré leur préparation pour la gravure, j’ai adapté quelques détails de la maquette initiale à la demande de l’informatique éditoriale et, lors de la mise en page, résolu de petits problèmes (placement, cadrage).

J’ai été assistée au long de ces 3 années de préparation par Nadine Noyelle, qui a assuré le traçage des images, préparé les crédits photographiques et fait le suivi du planning.

Depuis 2009, le dictionnaire familial et bimédia est édité chaque année.

Le Robert Junior

Sur le principe du Robert illustré, un chantier de rénovation des planches illustrées du Robert junior a été entrepris en 2010.

La reprise des thèmes et d’une grande partie des illustrations existants est une contrainte forte, mais avec des compléments iconographiques, il est possible de moderniser considérablement la mise en forme.

Même s’il est, là aussi, difficile de faire bouger le cadre (le modèle de la planche type XIXe siècle reste une référence qu’il est difficile de faire bouger), je parviens à rendre un peu plus vivantes ces pages très prisées par les élèves.

Les thèmes nature sont les plus faciles à réaliser. Comme pour le Robert illustré, je retiens la notion de milieux naturels et d’écosystèmes pour composer (de la sélection des images à la conception graphique et à la mise en page) des ensembles vivants et cohérents (ainsi, pour la montagne par exemple, le choix se porte sur le milieu alpin plutôt que de regrouper des espèces montagnardes de régions différentes et qui ne vivent pas ensemble).

Au total plus de 100 planches sont réalisées, couvrant tous les domaines de la connaissance : faune et flore, santé et environnement, arts et culture, histoire des arts, sciences et technologie.

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